Les femmes de Nyarubaka découvrent le secret de la résilience climatique
De plus en plus, on entend parler de « résilience climatique ». Ce terme revient fréquemment dans le discours des politiciens, des scientifiques, ainsi que des activistes engagés dans le secteur de l’environnement. Il fait référence à la capacité de résister ou de s’adapter aux changements climatiques tout en continuant à produire, malgré des conditions météorologiques défavorables. Un exemple concret de cette résilience se manifeste chez les femmes de Nyarubaka, dans le district de Kamonyi (Rwanda), qui pratiquent la myciculture pour faire face à la sécheresse et ses conséquences sur la production agricole.

Avec patience et détermination, une centaine de femmes agricultrices du secteur administratif de Nyarubaka, dans le district de Kamonyi au sud de Kigali, ont rapidement compris l’importance de repenser leurs pratiques agricoles face aux aléas climatiques, devenus ces dernières années, de plus en plus fréquents et contraignants pour l’agriculture et l’élevage.
Ces femmes se sont regroupées au sein de la Coopérative des Cultivatrices de Nyarubaka. Elles produisent des champignons dans un hangar ; ce qui leur permet d’en avoir même pendant les périodes d’extrêmes variations climatiques. C’est une décision judicieuse qu’elles ont prise pour faire face à la sécheresse persistante, tout en continuant à alimenter les marchés en légumes tout au long de l’année.
Mme Uwizeyimana Redempta, présidente de la coopérative, explique : « La myciculture est une pratique récente dans notre région. Elle contribue à la lutte contre la malnutrition et ne nécessite pas de gros moyens de production». Elle salue l’accompagnement de LA GALOPE RWANDA, qui a soutenu ces femmes dans l’apprentissage de techniques agricoles innovantes, leur permettant de mieux maîtriser certains outils techniques afin de renforcer leur résilience climatique.
Bien que la résilience climatique soit fréquemment débattue à la radio et sur les réseaux sociaux par des intellectuels, les paysans, dont certains sont analphabètes, n’en ont qu’une compréhension limitée. «Nous avons voulu initier les femmes aux pratiques de résilience climatique pour qu’elles deviennent des pionnières dans le changement des mentalités. Étant au cœur de l’éducation des enfants, elles ont le pouvoir de transformer une nation entière », explique SAFARI BYUMA Alphonse, Directeur Exécutif de LA GALOPE RWANDA.
En plus de la myciculture, devenue un symbole de résilience à Nyarubaka, la coopérative élève également 114 chèvres. Ces dernières se nourrissent de fourrages et de son de maïs, produits sur place grâce à un moulin alimenté par l’énergie solaire. Les cabris qui naissent sont redistribués aux femmes les plus vulnérables, et d’ici deux ans, chaque membre de la coopérative devrait posséder sa propre chèvre pour un élevage en stabulation.
Cet élevage caprin a également été conçu dans l’optique d’aider les femmes à renforcer leur résilience climatique, car la bouse des chèvres fournit un excellent engrais biologique. Ce fumier est utilisé dans les champs de maïs de la coopérative, situés dans le marais de Mpombori sur 6 hectares, où elles cultivent du maïs et des légumes (haricots verts). « Ainsi, notre production augmentera coûte que coûte », espère Mme Uwizeyimana Redempta.
Le site web ottawa.ca éclaire davantage sur la notion de résilience climatique : « La résilience climatique, c’est l’art de s’adapter et de faire face aux conditions climatiques actuelles et futures. Elle inclut les chocs météorologiques, tels que les fortes pluies ou les tempêtes, ainsi que les changements progressifs de température, de précipitations et de neige. La résilience se distingue de l’atténuation du changement climatique, qui consiste à réduire les émissions de gaz à effet de serre pour limiter son impact. »
Blogs
Recent News and Articles
-
La professionnalisation des médias et des réseaux sociaux au Rwanda : une urgence
La professionnalisation des médias au Rwanda constitue un pilier essentiel pour LGR, en raison de…
-
L’eau potable de CODARIKA désormais accessible à toute la communauté
Le projet de forage d’eau potable, initialement destiné à 50 femmes chefs de ménage rizicultrices…
-
Les travaux communautaires pour protéger l’environnement
Les citoyens sont mobilisés pour exécuter des travaux communautaires visant à assainir les villes et…