La professionnalisation des médias au Rwanda constitue un pilier essentiel pour LGR, en raison de leur rôle central dans la diffusion et la publication d’informations, l’éducation, le plaidoyer, ainsi que le divertissement. Ces fonctions visent à améliorer la vie socio-économique des citoyens. Dans un contexte où l’Internet et les réseaux sociaux se développent rapidement, offrant à chacun la possibilité de partager instantanément des informations sur son environnement, notre planète se transforme en un véritable village global et interconnecté. Toutefois, cette opportunité s’accompagne de défis éthiques majeurs qu’il est urgent d’examiner.
En effet, l’absence de régulation et de professionnalisme dans l’utilisation des réseaux sociaux peut contribuer à une dégradation morale collective. Prenons l’exemple de la diffusion d’images macabres ou humiliantes. Lorsqu’une personne partage ce type de contenu, et que cela est relayé par d’autres utilisateurs interconnectés, une chaîne se forme, amplifiant la propagation de ces informations nuisibles. Ainsi, chaque individu impliqué devient complice de cette diffusion néfaste, impactant la santé mentale, le bien-être social et le respect de la dignité humaine.
C’est dans ce contexte que la professionnalisation des médias et des utilisateurs des réseaux sociaux devient cruciale. Il ne suffit plus d’accéder à l’information ; il faut également s’assurer que celle-ci soit partagée de manière responsable et éthique. Cela implique la formation des journalistes et des influenceurs numériques pour qu’ils adhèrent à des normes déontologiques strictes, évitant ainsi la diffusion de contenus nuisibles. Cette démarche contribuerait à renforcer la cohésion sociale et à garantir une information fiable, objective et respectueuse des droits de l’homme.
Le Rwanda offre un exemple éloquent des conséquences dramatiques de la non-professionnalisation des médias. Dans les années 1990, le pays a traversé une période tumultueuse, marquée par des bouleversements politiques, sociaux, culturels, mentaux et émotionnels. Ce fut une ère de grandes tribulations politiques, caractérisée par l’introduction du multipartisme, les rivalités acerbes entre les partis politiques, et la manipulation des médias par le pouvoir central et certains politiciens. Les médias classiques de l’époque — radio, télévision, journaux, et pancartes — sont devenus des outils de division et de dérive éthique.
Ces dérives médiatiques ont contribué à précipiter le Rwanda dans le génocide de 1994, un événement tragique où des milliers de victimes ont été massacrées dans une barbarie indescriptible, sous prétexte de différences ethniques. Cette manipulation médiatique, orchestrée par certains leaders politiques, a montré à quel point un média non-professionnalisé et instrumentalisé pouvait devenir un vecteur de haine et de destruction.
Aujourd’hui, une menace similaire se profile, cette fois amplifiée par l’Internet et les réseaux sociaux, qui ont rapproché les citoyens du monde entier. Ces plateformes, accessibles à tous, y compris aux plus silencieux, ont brisé les barrières de l’autocensure. Chacun peut désormais parler, publier et échanger sans retenue, souvent sans craindre les conséquences. Cette liberté, bien que précieuse, a aussi permis la prolifération de la désinformation, de la malinformation et de l’intoxication. Certains usagers, consciemment ou par ignorance, deviennent des relais de complots, de manipulations, voire d’incitations à la violence, à l’image de ce qui s’est produit au Rwanda dans les années 1990.
C’est dans ce contexte que LGR s’investit non seulement dans la professionnalisation des médias classiques, mais aussi dans celle des réseaux sociaux. L’objectif est de sensibiliser les consommateurs d’informations à développer un esprit critique face à toute publication, afin d’éviter de devenir complices involontaires de la désinformation. Ce n’est pas un problème propre au Rwanda, mais une réalité quasi-mondiale.
À titre d’exemple, de nombreuses grandes chaînes de télévision ont mis en place des émissions spécifiquement dédiées à la vérification et au démenti des informations diffusées. Cette évolution souligne à quel point LGR s’attaque à un problème sérieux, non seulement pour le Rwanda, mais pour l’ensemble de la société mondiale. La lutte contre la désinformation est devenue un enjeu crucial pour la sauvegarde de la cohésion sociale et de la démocratie.
LGR lance un cri d’alarme, dénonçant la diffusion massive de propos et d’images traumatisantes, notamment celles de victimes d’accidents ou de conflits armés, en particulier en Afrique subsaharienne. Ces images, souvent partagées sans tenir compte de leurs répercussions, peuvent avoir un impact profond sur la santé mentale des personnes qui les consomment. Publier ce type de contenu sans filtre ni réflexion témoigne d’un manque de responsabilité face aux conséquences psychologiques pour le public.
Si le célèbre Confucius a affirmé qu’”une image vaut mille mots”, LGR va plus loin en déclarant qu’”une image indécente tue mille esprits”. La banalisation des scènes de violence ou de souffrance humaine contribue non seulement à désensibiliser la société, mais perpétue également la violence psychologique en rendant ces images omniprésentes et inévitables, alimentant ainsi les cycles récurrents de conflits armés.
©LGR
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